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dimanche 16 novembre 2008

Évolution du marché


En tête des plus gros importateurs de longs métrages, on trouve les États-Unis et la France[163]. En effet, le volume des échanges entre l’Europe et l’Amérique du Nord est important : en 1997, par exemple, 53 millions de Nord-Américains ont vu des films européens en salle tandis que 388 millions d’Européens ont vu des films américains. Néanmoins, la balance commerciale est favorable aux États-Unis, totalisant un revenu annuel de 5 600 000 000 $[163]. Vient ensuite le Canada dont les salles ont projeté près de 220 films étrangers[164]. Dès lors, il est possible d’opérer un rapprochement entre les pays producteurs et les pays exportateurs, en effet, les pays qui exportent le plus sont souvent ceux qui produisent le plus[163]. L’Inde apparaît en première position avec une production à l’exportation de près de 60 % à destination des marchés d’Afrique[163].

Malgré l’importante diversité de la production cinématographique mondiale, les productions américaines trustent la plus grosse part du marché, présentant même des situations de quasi monopole dans des pays tels que le Chili et le Costa Rica où 95 % des films importés proviennent des États-Unis, ou encore à Chypre où ce chiffre atteint 97 %. À l’inverse, le cinéma américain ne représente que 7 % du marché en Iran qui produit lui-même environ 62 longs métrages par an, et dont les salles ont une programmation de films aux provenances très variées[163].

De même, le continent africain apparaît comme le plus gros importateur de productions américaines où sa part de marché atteint 70 % contre 15 % pour les films européens[163]. Cependant, les pays africains francophones consacrent une part égale aux productions américaines et européennes située autour de 40 %, le Maroc faisant exception avec 46 % de films américains, 20 % de films indiens et seulement 8,5 % de films français[163].

D’autres cinémas, comme ceux de Hong Kong ou de Taïwan, dont les productions sont pourtant jugées moyennes, enregistrent un volume des ventes à l’export important, notamment à destination de l’Afrique et de l’Amérique du Sud où la pénétration du cinéma japonais est également notable[163]. Cependant, ces chiffres sous-tendent un certain nombre de phénomènes invisibles tels que la diversité des cultures provoquant une diversité de la demande, le pouvoir des sociétés de distribution, ou encore des faits plus anecdotiques tels que la censure mise en place par quelques gouvernements qui constitue un frein à la production dans certains pays[163].
Satyajit Ray sur le tournage de Charulata en 1964

Parallèlement, d’autres cinémas ont prit parti de l’évolution du marché, et ont réussi à faire leur place, avec une importation de plus en plus importante, c’est par exemple le cas du Bollywood, et plus généralement du cinéma indien. En Inde, les productions sont généralement peu coûteuses, la plus chère a atteint 10 000 000 $[165],[166]. Jusqu’à la fin des années 1980, les films n’étaient pas diffusés en dehors de l’Inde elle-même, à quelques exceptions près comme le Maroc[167], à cause des distributions américaines et européennes dont l’influence était mondiale[168], ou de par la différence de culture[169]. Cependant, avec l’amélioration des techniques liées aux effets spéciaux, les films bollywoodiens ont réussi à s’implanter, et à développer un marché plus large, comme Krrish tourné en 2006 ou Love Story 2050 (2007) dont le tournage a généré la participation de plus de cinq studios internationaux d’effets spéciaux[170]. Ainsi, le cinéma indien s’est développé, et internationalisé.

Cependant, avec l’évolution du marché, dans certains pays, on parle de déclin de l’industrie nationale cinématographique. C’est le cas par exemple en Italie. En parallèle à la chute de la fréquentation, en Italie, les salles de cinéma ne projettent que 19 % de films italiens, avec une production avoisinant les 138 films par an[171]. L’Union européenne a initié les coproductions entre ses pays, ainsi 41 films italiens, en 2004, sont des coproductions. Cependant, cela n’a pas suffit pour faire ré-augmenter la valeur du cinéma italien[171]. Selon Marin Karmitz, c’est de par l’influence de la télévision privée que ce déclin s’explique, destructrice de la créativité : il parlera alors d’un Cheval de Troie en Europe pour le cinéma américain[171]. En effet, face au déclin du cinéma national, les télévisions diffusent une grande majorité de films américains.

Le tableau suivant répertorie les pays produisant le plus de films en s’appuyant sur la moyenne annuelle de films produits entre 1988 et 1999[172]. Il est à noter que plusieurs de ces pays n’exportent qu’une part infime de leurs productions, devançant parfois les plus gros exportateurs. Ainsi, les États-Unis n’arrivent qu’en 4e position dans ce classement alors que le pays est de loin le premier exportateur en matière de productions cinématographiques. De même, on trouve peu de pays de l’Union européenne dans ce classement alors que la part du marché du cinéma européen dans le monde s’élève à 25 %, soit 798 films[173].

Classement Pays producteur Nombre moyen de films produits
par an entre 1988 et 1999

1er Inde Inde 839 2e République populaire de Chine Chine et Hong Kong Hong Kong 469 3e Philippines Philippines 456 4e États-Unis États-Unis 385 5e Japon Japon 238 6e Thaïlande 194 7e France France 183 8e Italie Italie 99 9e Brésil Brésil 86 10e Birmanie 85

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source : http://fr.wikipedia.org/wiki/Oeuvre_cin%C3%A9matographique

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